Orchestre Maquis du Zaire & Orchestre Safari Sound (1982-1986):
Avec une population d'un peu moins d'un million d'habitants en 1980, Dar es Salaam était encore le « havre de paix » auquel fait allusion son nom et ce malgré deux décennies de politique d'austérité d'Ujamaa (le « socialisme africain » du président Nyerere), l'effondrement de la communauté est-africaine et la fermeture de la frontière avec le Kenya ainsi que les coûts de la guerre de 1979 contre Idi Amin en Ouganda.
Le soir venu, Dar es Salaam flamboyait par sa scène musicale live extrêmement dynamique, mettant en vedette plus de 20 groupes professionnels qui circulaient dans les boîtes de nuit de la ville, jouant ce qu'on appelle en swahili muziki wa dansi.
Les années 1960 et 1970 ont vu affluer de nombreux groupes venus du Congo-Zaïre voisin. Généralement engagés par des clubs et hôtels haut de gamme de Dar es Salaam et d'Arusha pour une durée déterminée, certains musiciens et groupes sont restés, parmi lesquels les musiciens des futurs orchestres Maquis et Safari Sound.
Comme d'autres groupes privés, les Congolais eurent bientôt du mal à maintenir leur spectacle en se produisant pour des propriétaires de bars locaux : alors que Maquis connaissait un énorme succès avec son style de danse Kamanyola Bila Jasho («danser Kamanyola sans transpirer») à la fin des années 1970, leur statut d'expatriés et l'évolution de l'économie les amenèrent à faire de la nécessité une vertu : il fallait adhérer à l'éthique socialiste Ujamaa en acquérant des terres à la périphérie de Dar es Salam, en vendant des produits agricoles sur le marché de Kariakoo et en se constituant sous le nom d'OMACO (Orchestre Maquis Company). Au cours de la même période, Ndala Kasheba et d'autres membres de Safaris Nkoy fusionnèrent pour former le nouvel Orchestre Safari Sound (OSS), créé par Hugo Kisima, un entrepreneur local et propriétaire du Safari Resort à Kimara, situé à l'extérieur de Dar es Saalam. Parmi les groupes publics ou paraétatiques mentionnés plus haut, ces deux groupes privés étaient les seuls à pouvoir prétendre à la première place du circuit des boîtes de nuit de Dar es Salaam de l'époque.
Tracklist:
Orchestre Maquis du Zaïre: Seya; DoubleDouble; Karabandika; Nasononeka; Maria Nyerere.
Orchestre Safari Sound: Durria Msongamano; Mwanakwetu; Burhani Mlanzi; Marashi ya Pemba; Garba.