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In Santa Pace

Quand on aborde le domaine de la musique d’inspiration traditionnelle, on peut rarement dissocier celle-ci du pays qui la porte tant elle en est imprégnée. C’est peut-être encore plus vrai pour le chant car en plus, il est le véhicule de la langue qui, au-delà des mots, transporte la pensée. Même à une heure seulement du continent, nous restons insulaires et peut être plus que jamais, à travers les voyages, les rencontres humaines et musicales, nous prenons conscience de notre fragilité, mais aussi de notre force. C’est celle-ci qui nous a permis de nous inscrire aujourd’hui dans une culture bien vivante dont nos pères ne soupçonnaient pas la richesse, et nous pouvons à notre tour l’enrichir et la vivre pleinement. C’est sans aucun doute l’amour immodéré que nous portons à notre terre qui façonne nos chants et nous pousse à continuer avec la même passion intacte une aventure commencée au sortir de l’enfance. Nous poursuivons simplement notre chemin, sans presser le pas, avec nos doutes, certains cependant que l’avenir nous apportera autant de beauté que de douleur et bien décidés à jouir de chaque moment qui nous est donné, in Santa pace. Ce deuxième album de la formation garde une esthétique musicale identique que pour le premier opus mais on y retrouve un répertoire beaucoup plus personnel où les créations ont pris une place plus importante. Les deux répertoires, sacré et profane, restent intimement liés, se nourrissant l’un de l’autre comme ils l’ont certainement fait depuis longtemps. Des chants de facture contemporaine comme le Lux æterna, le O Salutaris Hostia ou bien le Kyrie Eleisonviennent se confronter aux traditionnels Suda sangue et Tota pulchra es Maria et parfois même se mêler dans un même chant comme pour le Maria le sette spade, matériaux ancien pour un édifice plus contemporain, comme si la tradition refusait de se laisser enfermer dans un espace temps. De la même façon, l’Oru trouve le même écho tragique que les chants d’amour du XXème siècle comme Veni O bella et Lamentu chì ti cerca qui ont bercé la génération précédente. Seul l’Innamurati tend vers un idéal plus serein. Le dalmate, Plavi putevi mora vient lui, apporter une harmonie différente pour parfaire le tout. Le temps, celui perdu passé loin d’Anghjulina et celui que l’on aimerait maîtriser de s’hè discitatu, semble le seul Maître d’Œuvre de ce répertoire où passé, présent et avenir ne font qu’un. Barbara Furtuna "C'est toujours avec une certaine fascination que l'on porte à l'oreille le phrasé du subtil polissage des polyphonies corses. Lorsque celles-ci ont cette vertu d'alterner profane et sacré sans qu'il n'y ait jamais la moindre complaisance envers l'à peu près ou la distraction, tout baigne. L'ensemble 'Barbara Furtuna', qui signe ici son nouvel opus, a conservé sa fraîcheur intacte et poussé loin sa recherche esthétique. Louons la beauté d'un répertoire insulaire qui prend appui sur la création." Le Dauphiné Libéré "Avec son deuxième opus discographique, l'ensemble vocal corse propose un répertoire qui s'ouvre à une expression musicale insulaire large et fédératrice. Des chants profanes et sacrés (le splendide Tota pulchra es Maria) alternent avec des chansons appartenant à la mémoire collective (Veni O Bella) ou encore avec trois compositions (dont la philosophique S'hé discitatu), qui portent en elles une dramaturgie particulière. Maxime Merlandi, très belle voix de secundu, a écrit bon nombre de musiques de cet album et la faconde poétique de Jean-Philippe Guissani (bassu, contracantu) est ici pregnante. André Dominici (bassu) et Jean-Pierre Marchetti (terza) contribuent à la légèreté, signe de l'art vocal polyphonique de Barbara Furtuna." Mondomix

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