Il Sole Non Si Muove
Par rassegna
Une création et un moment dans l’histoire de la compagnie, consacrés à l’étude des musiques nées durant le XVIe siècle en Méditerranée et en Angleterre.
Voilà dix-sept ans que la Cie Rassegna croise les musiques populaires de Méditerranée. Croiser, ce n'est ni fusionner, ni séparer. Ni assimiler, ni exclure. C'est mettre en tension. C'est interroger les singularités autant que les ressemblances, et relier des éléments a priori distants, prétendument étrangers, pour en dégager des analogies fécondes. C'est douter des oppositions, trop souvent évoquées - en musique comme ailleurs – réduisant l'infini au binaire, et des cloisonnements qui en découlent. C'est, pour finir, questionner les manques, les creux, les intervalles, qui souvent nous définissent plus justement que les trop-pleins, les bosses ou les frontières.
Il sole non si muove. Un titre qui ne devait être que provisoire, mais qui a su prendre sa place, patiemment. Celui d'une création et d'un moment dans l'histoire de la Compagnie, consacrés à l'étude des musiques nées durant le XVIᵉ siècle en Méditerranée et en Angleterre, ainsi qu'à leur circulation dans l'espace et le temps. Un projet qui joue des anachronismes, s'amuse des concordances, et nous permet de fréquenter, à cinq siècles d'écart, des compositeurs et des poètes nés au cœur d'une époque faite d'entre-deux, d'interstices et de clairs-obscurs. Un programme, enfin, qui nous confie les espoirs, les peurs, les joies et les larmes d'hommes troublés de sentir leur monde sur le point de faire la culbute. Et qui nous ressemblent comme des frères.
A noter, dans le livret : un commentaire de l’historien Patrick Boucheron, professeur au Collège de France