Gilles Fruchaux : « Le trallalero, genre vocal spécifique du port de Gênes (Ligurie, nord-ouest de l’Italie) fait pour moi un peu figure d’exception, par sa truculence, dans l’art de la polyphonie masculine, dont les répertoires sont souvent sombres. Il est amusant de noter que ces petites opérettes, entonnées dans les débits de boisson autour d’un guéridon surmonté d’une bouteille de vin rouge, par des dockers souvent politisés ne parlent ni de luttes ni de mer.
L’ensemble est composé d’un haute-contre, d’un ténor, d’un baryton, de basses et d’une « chitarra » (guitare). Le chanteur module ses contre-points en posant le dos de sa main près de ses lèvres.
J’ai entendu la Squadra pour la première fois sur une scène nationale de grande banlieue parisienne : ces messieurs, parfois d’un âge certain et bien que fatigués par un long voyage en autocar, acceptèrent d’aller boire un verre après concert dans le café attenant…et rechantèrent pendant plus d’une heure. Lors de leur dernier passage à Paris, ne pouvant assister à leur concert, je suis allé les saluer un peu avant et me suis vu encerclé et gratifié d’une aubade improvisée en peine rue : stupeur des passants, émotion du dédicataire. »
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