« Le message de ma musique est ouvert. Quiconque peut se délecter de mes poésies à la gloire de Dieu et entrer dans cette phase spirituelle pour s’élever. »
Cette parole de Nusrat Fateh Ali Khan, éminent porte-voix d’une tradition pluri-séculaire, résonne désormais à la lecture du parcours de Fanna-Fi-Allah, un groupe californien créé en 2001 par Tahir Hussain Faridi, charismatique leader, qui a fait siennes les louanges adressées au prophète et à son gendre Ali, sans pour autant être tous musulmans.
Ceux qui de prime abord ressemblent à de bons vieux hippies ont su se révéler être d’hétérodoxes orthodoxes et sont reconnus et adulés au Pakistan : ils y ont imposé un style, le leur, gorgé de ferveur. Ils ont aussi permis à Aminah Chishti, la joueuse de tablas disciple du vénérable Ustad Dildar Hussain Khan, d’y briser un tabou : elle fut la première femme à se produire dans les sanctuaires des grands saints soufis du Pakistan.