J’ai suivi le parcours musical de Yom des origines à nos jours. Yom m’a été présenté par le talentueux et érudit pianiste klezmer Denis Cuniot. De cette rencontre est notamment né le projet d’un hommage à Naftule Brandwein génial et délirant clarinettiste, immigré aux USA en 1903, autoproclamé « King of Klezmer Clarinet » puis, en toute simplicité, « King of Jewish Music ». Le personnage était haut en couleur, au sens propre également, puisque la légende veut qu’il ait joué avec, autour du cou, une enseigne lumineuse à son nom, qui aurait manqué l’électrocuter plusieurs fois. Pour ne pas divulguer la technique de certaines prouesses, il lui arrivait de tourner le dos au public.
Nous avons donc décidé de rester dans le ton et d’intituler ce disque « New King of Klezmer Clarinet » et, poussant la filiation à l’extrême , Yom eut l’idée de cette couverture remarquable où il trône couronné et décoré tel un arbre de Noël de rappeur, avec sa clarinette en guise de sceptre. Cela lui valut des accusations de mégalomanie auxquelles je fus associé quelques temps après : dans le premier numéro de la revue Mondomix, j’ai fait paraître une publicité pour les nouveautés du label avec cette accroche : « Buda Musique, l’As des musiques du monde, toujours imité, jamais égalé »…En l’occurrence, mon conseiller en marketing était la vitrine de l’As du Falafel, rue des Rosiers (Paris 4), mais je n’ai pas osé « recommandé par Lenny Kravitz ».
Le premier degré nous fut fatal mais renforça notre amitié et notre solidarité !
